Intégrer l'impact à son financement d'entreprise

Secteur d'activité applicable : Tous secteurs

Entreprise témoin : We Do Good

Maturité

Premières actions

Investissement €

Faible

Temps humain

Moyen

Entreprise témoin

Depuis 2015, We Do Good travaille pour activer une finance à impact positif via la démocratisation de l’investissement en échange de royalties. L’entreprise est basée à Nantes et compte une dizaine de salariés.
Logo We Do Good

Objectifs

L’objectif est de permettre aux projets à impact d’accéder à des investissements en s’appuyant sur un financement différent car participatif, et donc accessible à tous.

Le risque de mettre l’objectif financier avant les objectifs d’impact s’en trouve alors diminué, on peut garder l’objectif de départ sans être uniquement focalisé sur la rentabilité (être équilibré, pérenne, suffit).

Le second objectif, c’est d’ouvrir le moins possible le capital à des personnes morales ou physiques ne faisant pas partie du cœur de l’activité, voire faire “sortir” les personnes au capital qui n’étaient pas parties prenantes, qui suivaient de très loin l’activité de l’entreprise et qui n’étaient pas impliquées au quotidien (exemple, la famille !).

Contexte

L’idée de We Do Good est née en 2013, et les difficultés liées au financement de l’entreprise nous ont permis de nous interroger sur la façon dont les projets, notamment à impact, peuvent accéder à des investissements.

Tandis que l’innovation est au cœur des projets de transition, les acteurs institutionnels ainsi que les banques prennent pourtant de moins en moins de risques et ne proposent pas suffisamment de solutions de financement pour l’amorçage, le prototypage, l’innovation sociale, les micro-projets.

Les entrepreneurs sont amenés à ouvrir leur capital très tôt à des acteurs externes et donc à faire passer les intérêts financiers des investisseurs avant leur vision et leurs valeurs.

Chez We Do Good, l’aventure a démarré grâce au financement de proches (amis, familles) dans un premier temps, mais rapidement la volonté de s’affranchir d’investisseurs “dormants” (= ne participant pas activement à l’entreprise) et de réserver le capital pour les parties prenantes impliquées a suscité l’envie de revoir la répartition du capital.

Infographie typologie fonds collectés
Source : baromètre KPMG x FPF 2018

Méthode

Comme pour toute levée de fonds, nous avons suivi une procédure spécifique, méthodique et rigoureuse qui se décline en plusieurs étapes :

1- Construire le plan de financement, identifier le montant dont on a besoin et comment il se répartit avec les autres sources de financement (banque, BPI, investisseurs).

2- Identifier qui sont les investisseurs potentiels (tour du réseau, business angel, utilisateurs).

3- Parler des différentes possibilités d’investissement et voir si les potentiels investisseurs sont ouverts à des méthodes différentes. Travail de pédagogie autour de l’investissement en échange de royalties.

4- Contractualiser.

Pour éviter au maximum l’ouverture du capital et garder une indépendance (majorité du capital aux personnes qui travaillent dans la structure) tout en levant des fonds, nous avons choisi de proposer un investissement en royalties (rentabilité basée sur le chiffre d’affaires). Ce type d’investissement est plus concret, les personnes (physiques ou morales) vont investir dans l’entreprise parce qu’elles croient en son potentiel économique. Ce type d’investissement comparé à une ouverture du capital avec valorisation est moins risqué mais avec une rentabilité potentielle moindre.

En pratique

La levée de fonds s’est faite sur notre site internet, sur environ 3 mois, et plus de 400 personnes ont participé à notre projet.

L’idée est de leur offrir un retour sur investissement basé sur le CA. C’est grâce à cela que nous avons pu proposer aux proches ne faisant pas partie du cœur de l’activité (une vingtaine de personnes) de sortir du capital en échange de royalties.

Aujourd’hui, lorsqu’un.e salarié.e est chez We Do Good depuis 2 ans, une part du capital lui est automatiquement réservée et proposée.

Résultats

Les objectifs ont été remplis ! Nous avons obtenu 100% du montant que nous souhaitions lever et aujourd’hui les détenteurs du capital sont essentiellement des personnes impliquées dans la vie quotidienne de l’entreprise, convaincus que garder l’objectif d’impact au même niveau que l’objectif financier est essentiel.

Les résultats auxquels on ne s'attendait pas ?

Un de nos utilisateurs a investi 50 000 € en royalties ! Ce qui peut sembler logique, si un utilisateur est satisfait du produit, il peut être intéressé pour participer financièrement. Cet utilisateur étant business angel, ça a fait effet levier auprès des autres financeurs.

Par ailleurs, il est très intéressant d’avoir parmi ses financeurs ses parties prenantes. Ça crée un échange plus direct et plus riche. C'est plus que du financement, c’est nouer des relations fortes avec sa communauté de parties prenantes. Et c’est aussi un moyen de les fidéliser !

Facteurs clés de succès

Comme pour toute campagne de levée de fonds, nous recommandons de :

  • Bien se préparer en amont, anticiper (entre le temps où on se dit qu’on va avoir besoin d’argent et le temps où on l’a effectivement, il faut régulièrement compter presque 1 an).
  • Bien soigner son réseau, souvent les financeurs sont des personnes que l’on connait déjà !
  • Bien prévoir les clauses du contrat. Faire entrer un investisseur c’est comme signer un contrat de mariage, il faut tout prévoir, surtout au cas où ça se passe mal.

Contraintes et limites

L’objectif de rentabilité reste le plus important même pour une grande partie des investisseurs qui se disent “à impact”. Il a fallu gérer un décalage au niveau du dialogue, de la compréhension de ce que l’on voulait faire auprès des financeurs potentiels. Les financeurs “classiques” sont habitués à un modèle et tout ce qui sort du cadre les rend plus frileux.

Outils et ressources