Limiter la consommation de climatisation et favoriser l'aération

Secteur d'activité applicable : Tous secteurs

Entreprise témoin : Aepsilon

Maturité

Premières actions

Investissement €

Faible

Temps humain

Faible

Entreprise témoin

Aepsilon est une ESN basé à Sophia Antipolis (Alpes Maritimes), 30 personnes dont 10 travaillant sur site.

Objectifs

Deux objectifs principaux :

  • Réduire nos émissions de GES, mais impact très faible à notre échelle et avec de la climatisation “électrique”.
  • Éduquer, inciter les collaborateurs et tous nos visiteurs (clients et fournisseurs) à s’interroger sur l’usage et l’impact de gestes simples du quotidien.

Contexte

Les impacts environnementaux directs provoqués par l’émission de fluides frigorigènes dans l’atmosphère étaient responsables en 2009 de l’émission de 5,4 millions de tonnes/équivalent CO2.

Les fluides frigorigènes contenus dans les équipements de climatisation participent au réchauffement climatique de par leur fort pouvoir de réchauffement global. Les systèmes de climatisation les laissent échapper dans l’atmosphère en plus ou moins grande quantité. L’importance de l’impact direct dépend de la nature du fluide frigorigène employé et de la quantité émise sur la durée de vie de l’appareil.

Les impacts environnementaux indirects résultent des consommations d’énergie électrique. Ainsi, 5 % de la consommation d’électricité des bâtiments sont liés à l’usage de la climatisation, notamment dans les bâtiments tertiaires.

(Source Ademe)

Méthode

Le Code du travail ne prévoit aucune limite de température sur le lieu de travail.

Il impose uniquement aux employeurs, dans les locaux fermés où les salariés sont amenés à travailler, de veiller au renouvellement régulier de l’air, et d’éviter les élévations exagérées de température (article R.4222-1 du Code du travail). Peu importe le moyen utilisé pour rafraîchir l’air (climatisation, brumisateur, ventilateur).

De plus, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) considère qu’au-delà de 30 °C pour un salarié sédentaire, et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés. Et que le travail par fortes chaleurs et notamment au-dessus de 33 °C présente des dangers.

Pour mettre en œuvre ce type de mesure, il faut d’abord formaliser un cadre. A savoir jusqu’à quelle limite est-il acceptable de vivre sans climatisation dans un bureau (local professionnel) : température maximale acceptable, locaux que l’on peut aérer, … Cela représente maximum une demi-journée journée Homme au total.

En pratique, si les températures dépassent les 30 °C, la situation doit donc être considérée comme sérieuse.

Nous n’avons pas mesuré la réduction de coût car nous avons lancé cette pratique simultanément à un changement de locaux et que ces coûts sont inclus dans les charges collectives du bâtiment dans lequel nous sommes.

Dans une grande structure, ce type de protocole est à prendre en charge par le CSE.

En pratique

En ce qui nous concerne la règle est simple, il n’y a pas de règle ! Nous sommes une petite équipe dès que l’inconfort devient insoutenable pour une presque majorité des personnes présentes la climatisation est activée. On évite aussi l’activation à 16h qui n’a pas d’impact sur le confort immédiat (il y a une inertie de 2h entre l’activation de la clim et son effet, comme tout le monde quitte à 18h, cela consomme de l’énergie pour rien). Le rappel des règles est une forme d’éducation permanente mais il n’est pas nécessaire de sanctuariser du temps.

Pendant la période estivale qui est longue dans le sud est (mai à octobre inclus), le 1er arrivé ouvre TOUTES les fenêtres, l’aération permet de réduire considérablement la température du bureau et nous ne dépassons que très rarement les 25 degrés, seuil fréquent de déclenchement de l’usage de la climatisation. Nous sommes une petite équipe et cette bonne pratique est partagée entre tous, elle n’est pas formalisée mais elle est propagée au quotidien au contact de l’équipe pour les nouveaux arrivants.

Par ailleurs, aucun dress-code n’est imposé dans l’entreprise. L’usage de vêtement léger (dont le short) et l’absence de chaussures pour certains permet aussi de mieux s’adapter à cette pratique.

Résultats

Nous ne mesurons pas cette bonne pratique, elle nous paraissait tellement évidente qu’il ne nous a pas semblé nécessaire d’en faire un sujet. Mais finalement la discussion avec d’autres entreprises nous a incité à mesurer cet indicateur.

En 2019, la climatisation a été activée une dizaine de jour dans l’année.

En 2020, dans un contexte post-Covid avec 2 jours ouvrés par semaine, nous n’avons eu qu’une journée de climatisation principalement provoqué par l’organisation d’une réunion importante avec un client.

Notre open space avec quelques fenêtres oscillantes et une bonne orientation est parfaitement vivable même en plein été.

Photo des bureaux d'Aepsilon

Facteurs clés de succès

  • Education importante à faire sur l’intérêt du sujet.
  • Evitement de l’inconfort, dès qu’une majorité de personnes a vraiment trop chaud, on active la clim.

Contraintes et limites

Une contrainte forte est le climat local, nous sommes dans une des régions les plus chaudes de France métropolitaine, avec une période standard d’usage de la climatisation qui s’étend de mai à octobre. Malgré tout, nous obtenons des résultats satisfaisants à notre niveau.

Une limite concerne le chauffage, durant la période hivernale nous n’avons pas encore identifié quelles sont les meilleures pratiques de son usage pour maintenir un effort tout au long de l’année.

Pour aller plus loin

Le sujet de la réduction de nos émissions de GES, est général et ne concerne pas le simple usage de la climatisation, nous avons élargi cette pratique à l’extinction électrique chaque soir et week-end :

  • des lumières,
  • système de veille des écrans,
  • des équipements réseaux et bureautiques.

Contact

Pierre Lancelot pierre arobase aepsilon.com / LinkedIn Pierre